Et selon Nancy Kingsbury, la responsable de l’enquête, le GAO-02-219T n’a rien perdu de sa terrible actualité : “ Aujourd’hui nous ne savons pas si nous pouvons faire face à une attaque chimique et biologique. Principalement parce que c’est un scénario que nous n'avons pas pratiqué en exercice. Par contre, les experts rencontrés, qui eux ont travaillé sur ce genre d’exercices, pensent que nous ne pouvons pas gérer cette situation. Et je parle ici d’un nombre massif de victimes”. Dans son bref rapport, Kingsbury s’appuie sur un certain nombre de faits : “ Le DOD ne fait pas les efforts systématiques pour incorporer la menace chimique et biologique dans la formation du personnel médical... La formation spécifique est non obligatoire et le nombre de personnel médical formé au traitement des victimes contaminées est insuffisant...manque d’entraînement en milieu contaminé... un cinquième seulement des médecins en uniforme a suivi une formation adéquate...Une réponse adéquate à des scénarios chimique et biologique ne peut pas être assurée”.
Autre crainte, la plupart des médecins et infirmiers en attente dans le Golfe sont des réservistes. Ce qui signifie, comme le rapport du GAO le révèle, que leur entraînement se limite à un week-end par mois et deux semaines pendant l’été. Et que durant ce laps de temps “ il est déjà difficile de maintenir leur entraînement en médecine de combat. Et que de fait, ils ne sont pas entraînésà traiter des victimes d’attaques chimiques et biologiques qu’ils soient blessés ou qu’il s’agisse de corps contaminés”.
C’est peut-être pour cela que début février, le Pentagone avait annoncé, avant de faire marche arrière, sa volonté de traiter les victimes d’une probable attaque chimique d’une manière radicale : rassembler les corps à l’aide de bulldozers, les brûler puis les enterrer sur place.
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