Pour beaucoup d’observateur, la Maison-Blanche a une part de responsabilité dans la situation actuelle, utilisant vraisemblablement la situation actuelle à des fins politique. Ainsi, il y a deux jours, Tom Ridge, le responsable de la sécurité intérieure a présenté son plan “Be ready”.
Épaulé par un site internet très graphique (www.ready.gov), le projet demande à chaque Américain de prévoir des “ routes d’évasion et de stocker des produits de première nécessité”. Retransmis en direct, la conférence de presse a médusé les Américains. Alors que Ridge répétait qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, défilait derrière lui les moyens de détecter une infection à l’arme biologique.
Mais ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis sont pris de cette fièvre paranoïaque. L’été, déjà, a été rythmé par les fausses alertes alors que George W. Bush était ballotté dans les sondages par les révélations d’agents du FBI sur l’avant 11 septembre. Cette fois-ci, Washington se retrouve confronté à une crise internationale autour de la situation irakienne. “Au delà du probable jeu de Bush, le comportement des médias est le plus choquant”. Michael, un analyste financier, ne supporte plus de regarder les chaîne toutes-infos : “ Fox News affiche en permanence le niveau d’alerte comme s’il s’agissait de la météo et CNN donne des conseils pratiques pour éviter les radiations”. Sans oublier les talk-shows insistant sur le problème de sécurité des frontières. Résultat, un groupe de citoyens du Nouveau-Mexique, craignant une invasion par voie terrienne, patrouille désormais armé. Prêt à faire feu sur tout étranger sans papier.
Mais il existe un autre vecteur aux phobies américaines, qui cette fois-ci est bien plus réel. Depuis le 11 septembre, démontrant sa maîtrise de la guerre de l’information, le réseau Al-Quaeda multiplie les messages d’alertes et de menaces. La dernière en date, promettant une succession de petites attaques avant un coup de force, renforce encore plus l’idée, vivace chez certains, que le 11 septembre 2001 n’était que le commencement.