Le 5 août 1952, les corps de trois Anglais, Jack, Anne et Elizabeth Drummond sont retrouvés en bordure de la nationale 96, à quelques kilomètres du village de Lurs dans les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence). Les témoins les plus proches sont les Dominici. Gaston, Marie, Gustave, Yvette et le petit Alain vivent à quelques centaines de mètres du lieu du crime dans une modeste ferme, la Grand-Terre.
Le commissaire Edmond Sébeille, autoproclamé spécialiste du crime paysan et détaché de Marseille, mène l’enquête en l’orientant d’entrée sur la piste locale.
Premier fait divers médiatique de notre histoire, l’affaire de Lurs attire un important contingent de journalistes. Et si tout le monde est persuadé d’une issue rapide, il faut en fait attendre novembre 1953, soit quinze mois après le crime, pour que le commissaire Sebeille tienne son “coupable”. Dénoncé par deux de ses fils, Clovis et Gustave, Gaston Dominici, âgé de 76 ans, est arrêté puis jugé un an plus tard. Son procès déplace les foules et mobilise l'intelligentsia française. Au bout de douze jours de débat sous les yeux de Jean Giono et malgré de nombreuses invraisemblances et absence de preuve, Gaston Dominici est reconnu coupable et condamné à mort.
Gracié par le général de Gaulle, Gaston Dominici n’a jamais cessé de clamer son innocence et de se battre pour l’honneur de son nom. Après son décès, le flambeau de la révision est repris par sa belle-fille Yvette puis, aujourd’hui, par son petit-fils Alain.
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