A �Bush Land�, dites-vous, on construit l'image du pr�sident � coups de mensonges. Par exemple?
Le 10 septembre, Bush est un pr�sident insignifiant. Le 11, il est per�u comme le sauveur de la nation. L'�v�nement fait l'homme. Mais, lorsque ses conseillers en s�curit� vont le mettre � l'abri, � bord de son avion, l'�Air Force One�, les t�l�s et les �ditorialistes font la comparaison douloureuse avec Rudi Giuliani, le maire de New York, qui est sur les lieux de l'attentat. On insinue que Bush manque de courage.
Comment la Maison-Blanche va-t-elle r�agir?
En inventant une histoire folle: les terroristes auraient eu acc�s aux codes secrets d'�Air Force One�. L'avion devient une cible � abattre. Il existe un documentaire t�l� sur le sujet, le seul auquel la Maison-Blanche ait collabor�. Un mois plus tard, on sera bien oblig� de reconna�tre qu'il n'y a jamais eu d'alerte.
Bush s'est empar� de l'image symbole du cow-boy. O� est-il n�?
Pas au Texas, comme il l'a pr�tendu, mais dans le Connecticut. Sur ce point, il ment. Sa biographie sera rectifi�e apr�s son �lection. La d�sinformation passe aussi par l'image. Lorsqu'il appara�t dans son ranch �texan�, les meules de foin sont achet�es chez le voisin et des figurants arrivent en bus.
Cette manipulation est-elle valable en politique ext�rieure?
La chute de la statue de Saddam Hussein est un exemple. Ce moment-cl� de la lib�ration de Bagdad est orchestr� par les services sp�cialis�s de l'arm�e am�ricaine. Ils ont isol� le monument qui fait face � l'H�tel Palestine, o� logent les journalistes, et mobilis� des Irakiens afin de mettre en sc�ne la chute de l'idole.
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