|
||||
Une nouvelle fois Michael Jackson est au coeur de la polémique. En acceptant d’être suivi pendant plusieurs mois par la caméra indiscrète d’un journaliste britannique, la star a joué avec son dernier atout : son image publique. Et alors qu’aux Etats-Unis, la controverse fait rage, L’Illustré à décidé d’ouvrir le dossier Jackson et documents à l’appui de se plonger dans les plus intimes secrets du chanteur aux cent visages.
“ Aujourd’hui, je me sens trahi comme jamais auparavant”. Au lendemain de la diffusion du documentaire Living with Michael Jackson, le chanteur n’a pas de mots assez fort pour exprimer son sentiment. Et ce n’est pas le succès colossal du reportage qui ont contribuer à le calmer. En fait, la colère de Jackson est telle qu’après avoir exploré toutes les possibilités légales, la star américaine déclenche une opération inédite : la production- en cinq jours ! - de son propre programme. Une sorte de droit de réponse télévisuel constitué des chutes d’interviewes du premier documentaire et de témoignages très complaisants de proches du chanteur. Ainsi, en une semaine, l’auto-proclamé King of the Pop s’est retrouvé où on ne l’avait plus vu depuis bien longtemps : à la une de l’actualité. Pas par la grâce de sa musique mais pour un étrange cocktail où il est question d’argent, de paternité, de chirurgie esthétique et surtout de pédophilie. En ouvrant les portes de Neverland, son immense ranch californien, Michael Jackson a d’abord révélé son étrange rapport avec l’argent. Une relation où le meilleur côtoie le pire. Le meilleur c’est bien évidemment son action permanente vers l’enfance défavorisée. Ainsi sa propriété héberge un zoo et un véritable parc d’attraction où la star invite fréquemment enfants malades et gamins de milieux défavorisés. Et, à la hauteur d’une fortune qu’il estime à un milliard de dollars, le chanteur ne compte pas lorsqu’il s’agit de créer le rêve autour de lui. Cette fortune sans limite est également à l’origine d’une boulimie acheteuse que Jackson à du mal à contrôler. Le meilleur exemple est sa visite expresse à une boutique d’un luxueux hôtel de Las Vegas. Là, dans le temple du mauvais goût à la sauce américaine, la star va acheter pour six millions de dollars d’objets de décoration en moins de cinq minutes. Un sprint à la consommation sans jamais aucun question sur le prix d’une de ses envies. Mais il faut dire qu’entre le catalogue de ses propres chansons et la moitié des titres des Beatles, Jackson est définitivement à l’abri. “ Je voulais tellement un enfant que je me promenais en permanence avec une poupée”. C’est par cet étrange aveu que le chanteur justifie “le cadeau” que Debbie Rowe, son ex-femme, lui a offert par deux fois. La naissance de Prince Michael et de Paris sont un tournant de l’existence de la star. Et alors qu’il a toujours promis une existence normale pour ses enfants, c’est le sentiment contraire qui se dégage à la vision du documentaire. Élevés en reclusà Neverland, les deux Jackson affirment ne pas avoir de mère, se déplacent en public seulement recouvert de longs voiles ou bien dissimulés sous des masques. Mais le malaise est encore plus grand lorsqu’il s’agit d’évoquer Prince Michael II, surnommé “chiffon” par son père. Le nourrisson, “cadeau” d’une mère porteuse, est également l’objet d’une attention paranoïaque du chanteur. Et il est impossible de regarder sans frémir cette scène où Jackson, secoué de spasmes nerveux, tente de donner le biberon à son enfant empêtré dans un long voile vert. “ Hollywood n’a pas attendu Michael Jackson pour faire de la chirurgie esthétique”. Si l’argument du chanteur est vrai, il est loin de justifier les excès de la star dès lors qu’il s’agit de son visage. Visiblement agacé par les questions sur le sujet, Jackson finalement concède deux opérations -chirugicales et non esthétiques- pour son nez. Une affirmation qui ne convainc personne. Et surtout pas le docteur Wallace Goodstein. Goodstein est un praticien qui à partagé pendant des années le cabinet du chirurgien de Jackson. Et ses confidences à la chaîne NBC sont sans équivoque : “ Il passait au cabinet toutes les six-huit semaines. Je pense qu’il à du subir plus de cinquante interventions. Je trouvais que ce n’était pas approprié et je m’en suis ouvert à mon associé qui m’a répondu qu’il suivait les désirs de son patient”. “ Partager son lit est la plus belle preuve d’amour du monde”. Lorsque Michael Jackson aborde le chapitre le plus délicat de son existence, il fait preuve d’une déroutante candeur. Ainsi à quarante-quatre ans, il avoue face aux caméras qu’une de ses occupations préférées est de partager son lit avec certains des enfants qu’il invite à Neverland. Et si le chanteur y voit “un geste d’amour, quelque chose de très charmant”, son comportement renvoie directement à l’année 1993. A l’époque, Jackson vit la période la plus noire de son existence. Jordy Chandler, un de ses protégés, avoue avoir été sexuellement abusé par le chanteur. Enfin d’éviter une procédure qui, au mieux, aurait été dévastatrice en terme de relations publique, la star achète pour plus de 20 millions de dollars le silence du jeune adolescent, ramenant l’affaire à un ignoble chantage à l’extorsion. Mais voilà, en affirmant à nouveau haut et fort sa passion pour les enfants, Jackson a réveillé les doutes. Des suspicions confirmées par deux éléments. Le premier est l’étonnant témoignage de Bill Dworin, un des inspecteurs du LAPD en charge du dossier Jackson et aujourd’hui à la retraite après plus de 4000 enquêtes sur des cas de pédophilie : “Nous avons cru aux affirmations du gamin... C’était un témoin très crédible... Nous n’avons pas eu le sentiment que sa déposition avait été préparé. Notre sentiment à tous c’était qu’il disait la vérité”. Suffisamment en tout cas pour qu’un magistrat ordonne une perquisition à Neverland : “Nous avons trouvé des livres avec des photos d’enfants nus. Rien d’illégal mais c’est le genre de matériel que l’on retrouve fréquemment chez des pédophiles. C’est légal et suffisant pour y trouver une source d’excitation sexuelle.” Plus que le sentiment de Dworin, il existe un document accablant pour Jackson. Il s’agit de la déposition de Jordy Chandler. Un témoignage tenu secret pendant dix ans et dont le contenu désormais public fait trembler le camp Jackson. Et il y a de quoi. Cette déclaration, dont nous publions ici des extraits, ne laisse planer aucun doute sur la nature des rapports que le chanteur étrennait avec l’adolescent de treize ans : “ Chaque fois que nous étions ensemble, nous dormions dans le même lit (...) Les contacts physiques entre Michael Jackson et moi-même ont augmenté de manière progressive.(...) Il a commencé à m’embrasser sur les lèvres (...) La prochaine étape a consisté à me mettre sa langue dans la bouche. Je lui ai dit que je n’aimais pas cela. Michael Jackson s’est mis à pleurer. Il m’a dit qu’il n’avait rien de mal à cela.”. Plus loin, la déposition Chandler dévoile des détails encore plus intimes et à charge contre le chanteur. Une somme d’éléments qui vont aujourd’hui réfléchir les autorités à une réouverture du dossier Jackson. |
||||
Copyright © 2003 William Reymond
|